Wendy et Lucy - Par Rochelle Fack

En 1993, Victor Nunez réalisait Ruby in paradise, un long-métrage de fiction racontant l’arrivée d’une jeune femme dans une petite ville touristique des U.S.A après un long voyage en voiture. On ne savait ce qu’elle fuyait. On ne savait ce qu’elle cherchait. Elle se posait simplement là, trouvait un job, rencontrait deux garçons, et tentait de se maintenir dans ce décor sans relief. Dans Wendy et Lucy, on ne sait pas non plus ce qui pousse Wendy à aller en Alaska. Les détails égrenés au cours du film (sœur indifférente à son sort, galère financière…) resteront ténus. Les personnages n’ont pas de déterminisme, ce qui renforce le sentiment d’éprouver le temps, propre aux récits cinématographiques. Le présent luit dans tous les plans, diffusant cette sensation étrange qu’on ne sait jamais si l’on y aime ce qu’on y vit, si on se retournera plus tard sur ces instants en réalisant qu’on y était heureux.