Projet national proposé par l'association L'Archipel des lucioles, "Cours, saute, filme, regarde !" vise à rencontrer les jeunes dans leurs pratiques sportives, en rattachant celles-ci à des pratiques culturelles et, plus précisément, cinématographiques.
Trois ans, trois gestes
Afin de proposer un cycle d'atelier en Île-de-France, L'ACRIF s'est associée à Cinesphère et à son projet "A vos marques, prêt.e.s... filmez !" qui permet à des jeunes Audoniens de réaliser des courts-métrages documentaire sur le geste sportif et sur leur pratique personnelle.
L'association Cinesphère propose et met en oeuvre des ateliers de réalisation de cinéma documentaire principalement en Seine-Saint-Denis.
Pendant trois ans, de 2022 à 2024, deux ateliers de réalisation de cinéma documentaire et deux projections de films autour de la thématique du sport et du cinéma ont été organisé.
2022 : à la rencontre du double dutch
Trois réalisatrices de Cinésphère (Delphine Moreau, Daphné Mongibeau et Marine Famulicki) ont travaillées avec un petit groupe de jeunes pratiquant le Double Dutch à Saint-Ouen (93), sport original consistant en la réalisation d'acrobaties et de mouvements de danse hip-hop dans des cordes à sauter.
Ce sport est en effet à l'intersection de plusieurs pratiques sportives et artistiques. C'est un sport "de rue" très à la mode qui en outre remet en cause les identités filles/garçons puisqu'il renouvelle totalement l'image de la corde à sauter. Les réalisatrices souhaitaient alors amener le groupe à réfléchir sur la question du genre dans le sport.
Les réalisatrices ont proposé au groupe de jeunes d'analyser le film intitulé "Quand smurf les gyms" (1984) qui montre des jeunes gymnastes de l'INSEP réalisant des mouvements de smurf, danse à l’origine du hip-hop.
Avant de filmer, les participants se sont essayés à tous les postes techniques. Via une série d’exercices, ils ont expérimenté le "geste documentaire" et ont été amenés à concevoir une note d’intention, sous la forme de textes et de photos, qui ont été la base de leurs choix concernant le cadrage, le rythme et l'éventuelle voix off de leur film.
L’intégration des images d’archives s’est ensuite faite de manière plus évidente au montage, les participants ont ainsi pu manipuler leurs images et celles extraites du film de l’INSEP afin de leur donner la forme qu’ils souhaitaient.
Le court-métrage réalisé par le groupe de participants s'intègre dans une série de 9 courts-métrages réalisés dans le cadre du projet "A vos marques, prêt.e.s… filmez !" de Cinésphère.
2023 : le genre dans le sport
Les réalisatrices de Cinesphère se sont rendues dans une salle de sport historique de la ville de Saint-Denis (93) : l'AGSD - Avant-Garde. Dans cette salle multisport, les jeunes pratiquent le volleyball, la danse, le MMA, la boxe, le karaté. A travers tous ces sports, les réalisatrices ont proposé aux jeunes de s'exprimer, via leur sport, sur leur rapport au corps, à la performance et aux valeurs associées à la féminité et à la masculinité.
Le point de départ du travail de création est le film "La Femme et le sport" (1948) de Maurice Brahy qui affirme que l'exercice physique est nécessaire à la femme pour répondre à sa mission principale : plaire à l'homme et être belle à regarder.
Là où les jeunes sportifs et sportives rencontrés répondent encore, en grande partie, à des assignations genrées quand il s'agit de choisir un sport, les participants ont pu s'exprimer sur leur rapport à leur pratique sportive et leur genre.
2024 : tous à l'eau !
Pour clôturer ce cycle de trois ans, un ciné-piscine a été organisé le 31 mai 2024, au sein de la piscine Claire Suppiot à Pierrefitte-sur-Seine (93).
Associé à la résidence artistique en piscine de la compagnie Gongle, dans le cadre de la fête des mères heureuses, des animations et activités se sont déroulés dans tous les espaces de la piscine. Au programme : projections de films sur la thématique de l'eau et de la natation, ateliers de commentaires sportifs et espaces de détente pour les petits et les grands !